La veille
Le samedi matin, je retourne sur le net pour savoir quelles plateaux je monte sur mon engin. J’avais changé le 42*50 en 42*52 pour la dernière course de vélo, et j’étais un peu déçu (c’est bizarre, je m’habitue de plus en plus à emmener moins gros, et donc à tourner plus les jambes.. c bon signe). J’hésitais donc à remettre le 50 pour avoir un pédalage plus fluide… mais bon c’est vrai que les relances seront plus facile, ce n’est pas un tour de cloché que l’on fait là ! Au final après étude approfondie du parcours et surtout du forum sur onlinetri, je me retrouve avec un 39*52. Les montées risquent de faire mal… Et qui dit montée dit descente et donc le 52 pourrait être utile. Ouf… Après recul, ce fut un très bon choix. Je pense même que le 50 aurait pus être utile pour me forcer à emmener moins gros sur certains passage… et vu le vent dans les descentes….
Comme ma chérie m’accompagne, nous avons fait la route la veille, le samedi en milieu d’après-midi. Cela tombe bien finalement, vu qu’il y a le changement horaire, la nuit aurait été réellement courte si j’avais fais le voyage le matin même.
C’est donc vers les 17h30, que nous arrivons à notre chambre d’hôte à Plouray, soit à 15 minutes de route du rendez-vous ultime. Chambre très sympa. Sur les coup de 18h00, on rejoint Gourin. Je décide de reconnaitre le parcours à vélo en voiture…. Gloups… “bon dieu, ce parcours est pas si simple…” Un peu de peur, mais de toute manière, j’ai toujours préféré ce genre de parcours dans les courses habituellement : celles où on roule en peloton, et comme j’aime pas les pelotons (enfin je sais pas les utiliser et m’y cacher) , les circuits durs qui passent souvent bien dans mes jambes m’aident en explosant le peloton…. c’est aussi simple que ça !!!. Bon pour la XLF, il n’y a pas de peloton (NO Drafting purée! c’est du long et c’est ça qu’est bon !), mais un circuit dur… bé j’aime… ça doit être un côté maso ou je sais pas !!! Puis c’est clair que de sacrées différences ce feront sur ce circuit et donc sur la partie vélo.
On se retrouve de nouveau à Gourin pour la Pasta Party. Je rencontre un collègue du HAC Cylos, Stéphane L., que je ne connaissais pas, sociétaire également de Rennes Tri. Il a reconnu la parcours en vélo…. en effet ce sera pas simple !
Avant le repas, je croise Xavier Le Floch qui prend le temps de discuter… très cool. Pasta party mangé, retour direct à la chambre. Je me sens pas mal fatigué. Ce soir, tout le monde semblait unanime: il ne devrait pas pleuvoir, mais il va faire froid… J’essayes donc de trouver ce que je vais mettre. Ce sera donc à base de maillot de vélo du HAC : les combinaisons n’ont pas encore été reçu au TOCC. Maillot manche courte. J’utiliserai donc les manchettes pour couvrir mes bras pour la 1ère CAP et le parcours vélo. J’ai également le même genre de tissus pour recouvrir mes genoux (transformation du short en corsaire en gros). Il me sera donc facile de me découvrir si j’ai trop chaud. Enfin pour attaquer le vélo je rajouterai une couche (un maillot manche courte) qui aura le dossard dans le dos. L’autre a donc le dossard devant et sera porté dès le début et restera an dessous le temps du vélo. Une fois tous ces essais finis, je me couche. La nuit ne sera pas si calme que la chambre nous laissait songer. Entre le stress et la pluie qui se faisait entendre sur les velux et qui ajoutait un peu de stress…. bref une nuit un peu en plusieurs morceaux…
La tension Monte
Un bon petit déjeuner nous sera servi un peu avant 8h00. Orange pressé (humm…), pain, confiture, miel, croissant et pain au chocolat. Comme à mon habitude, le ventre est un peu serré. Je me fais tout de même plaisir avec le pain au chocolat. Un morceau de pain…. Et puis, on regagne le départ. Une longue journée commence.
Je commence à croiser les collègues du TOCC. Je prépare mon vélo. Dernier petit réglage. Je prend des conseils par-ci par là. L’ambiance est bien décontracté et le sera tout au long de la journée. Cela change de l’ambiance vélo, un peu plus stressante. Bref vraiment sympa. Petit à petit l’heure du départ se rapproche. Je m’installe dans le parc. Le temps d’échanger quelques mots avec un des favoris: Pascal Redou. On se connaissait déjà dans un autre monde 🙂 : j’étais élève à l’ENIB. Ecole où il enseigne. C’est toujours marrant de pouvoir se croiser dans un autre contexte quelques années après.
Bref, ca y est. Dernière consigne… Derniers échauffements. Le départ va être donné.
Et c’est parti !
CAP 1 : 8,5km
Ca part assez vite (enfin je trouve). Je voulais rester calme et prudent, vu que je ne me connais pas sur ce genre d’épreuve. Bref je m’étais fixé un 5min/km pour ce premier parcours. Mais, bon j’ai été un peu poussé par le rythme. D’ailleurs la montée du départ me fera un peu mal, et je vais alors sentir un léger point de côté pendant 3 ou 4 km. Après coup j’essaye de prendre un rythme cool, mais comme lors de mon premier 10km, c’est plus fort que moi et je accélère un peu à nouveau sur la fin. Ca passe facile, mais en même temps je reste sur mes gardes…. Ce n’est justement pas un 10km…. Il y a encore beaucoup derrière à faire !
Passage des tunnels, retour sur la longue ligne droite de Gourin (que l’on passera aussi en vélo). Petite dernière montée puis descente vers le parc. Je croise pas mal de vélo en train de monter. Je franchis la porte. Je suis alors 81ème (enfin sur les classés finaux, à ce moment les soucis techniques ou autres devant n’avais pas eu lieu et je devais donc être quelques places de plus). Bref 8km5 en 38min16, du 4min30/km. Pas trop mal. Ca ressemble à ma moyenne réalisé lors de mon premier 10 km il y a quelques mois. Mais la je me sens bien mieux, pour le moment.
Vélo : 96km
J’arrive près de mon vélo. Transition (comment qu’on fait ???) Je prend le temps de me chausser, le casque, mon maillot supplémentaire. Hop, je cours avec le vélo, je sors du parc, je monte… et c’est parti pour 96km.
Sur ces 3 boucles de vélo, je vais vraiment me faire plaisir. (qui a dit maso ?) Je prends direct un rythme assez élevé. Je me sens en forme. Bref sur la première boucle je vais remonter pas mal de monde. Les montées passent plutôt facilement. Même Bellevue. Bien que je me rend déjà compte que la dernière boucle sera certainement autre chose. (ca ma fait penser un peu à la dernière étape du tour des grands duc, une course à étapes en vélo assez relevé qu’on avait couru en 2007, 6 étapes en 5 jours, et le parcours de la dernière étape était 2 boucles avec une bosse assez méchante et longue. Le deuxième passage avait été très dur… surtout à plus de 30km/h dans un groupe devant…). Bref, côté vélo, ma petite expérience est tout de même là. Au début de ma deuxième boucle, j’ai le temps de faire un petit coucou à ma chérie pour la photo, tout en en espérant qu’elle passe un bon moment et ne trouve pas ça top long… C’est tellement gentil de m’avoir accompagné.
Un peu plus loin, un spectateur m’indique que je suis 53ème. “La vache, j’avais bien vu que j’avais la patate… mais bon… faut faire gaffe, il reste 2 tours…. et aussi 17km à pied…” Ca a donc bien remonté (bien que alors, je ne savais pas que j’étais dans les 80 après la cap). Sur la deuxième boucle, je continue ma remontée. Sur la troisième, je sens que le carburant commence à manquer. Je me suis pourtant asse bien alimenté. Le tour sera bouclé avec une moyenne équivalente aux autres, mais le faite de ne doubler pratiquement personne a du donner cette impression. De plus, les montées commençaient à bien tirer les jambes. J’ai tout mis à gauche pour ma dernière montée de Bellevue (39*23). Ouf !!! Quelle belle idée ce 39. J’arrive sur la descente de gourin. Je vois des coureurs qui commencent leur montée à pied. Je les encourage…. Je me sens heureux vraiment heureux d’être là….Truc de ding…. Mais mon dieu…. je vais bientôt devoir enchainer sur cette montée à pied aussi…. et le 17km…. “Comment je vais être ?”.
CAP 2 : 2 * 8,5km
J’arrive devant le parc. Je met les jambes au sol. Mon dieu…. Ca fait bizarre de se poser comme ça. Géraldine me prévient : “Je suis 34ème”. Purée…. je savais que j’avais fait un beau vélo. Mais, je vois bien que les jambes sont bizarre. Ma transition est assez rapide (trop ?) : j’enlève une couche, le casque, je chausse mes chaussures (pas besoin de faire les lacets… c’est top ces lacets de tri, achetés 1 semaine plus tôt…). Je cherche la sortie. Je commence à courir…. et la…
C’est le drame. J’ai super mal sur tout le côté droit. J’ai l’impression d’avoir une douleur énorme au tendon. Voir partout (d’où l’impression du tendon). J’ai peur… “non, pas maintenant… pas après tout ça…” Je tente de courir. Je n’arrive pas à détendre tout ça, à allonger la foulée…. Petite pause pipi pour reprendre mes esprits. Une personne vient partager mon buisson… il a également des douleurs…. Ouf… Enfin… J’ai mal….. La montée arrive …. cela n’arrange rien… je continue… c’est dur. Un collègue du TOCC, Pascal G., habitué de LD, me rattrape un peu après la montée, m’encourage d’une petite tape amicale. “Merci, ….mais ca va être dur…” Un km après , le plus gros du mal disparait… Mais j’ai toujours l’impression d’avoir des agglos à la place des jambes. Je n’arrive pas à allonger la foulée, à assouplir le mouvement… C’est dur je me traine…. 5min40…5min50/km. Ma montre ne me pardonne pas….. Je pourrai pas tenir le 5min/km espéré. Je relativise, j’ai pris pas mal d’avance sur les temps que je mettais fixé et vu que j’ai commencé cette cap à la 34ème place… j’ai de la marge pour finir dans le première moitié…. A chaque km, je me fixe le suivant comme objectif. On me double, on m’encourage. La seule personne que je double est quelqu’un qui marche…. (ça change du vélo). Je m’arrêtes bien à chaque ravito (soit tous les 4km25). Première boucle fini…. Ma chérie me voit souffrir… certains sont en train d’en finir…. La vainqueur a déjà fini.. Je dois finir… Je continue… Retour sur le fameuse montée…. j’ai l’impression de ne plus avancer…. je marcherai je serai à la même vitesse…. c’est dur….. la suite se fera à petite vitesse aussi. Chaque km se suit. Me rapproche du but. C’est long… Je calcule… C’est long….
L’arrivée !!
Enfin la descente finale… Les 200 derniers mètres…. je trouve enfin le moyen d’augmenter ma foulée (bé alors !?)…. Je passe la ligne… C’est le bonheur…. Je l’ai fait !!!! Je suis Finisher de la XLF première édition. Finisher de mon premier duathlon LD. Un duathlon, qui vu son profil reconnu très dur par les concurrents, risque de rentrer très vite dans la famille DES EPREUVES A FAIRE. Un parcours qui a tout pour plaire : exigeant et sélectif tout ça avec une organisation sympathique. Malgré la difficulté le plaisir est présent !
C’est Xavier en personne, toujours aussi souriant et accessible, qui reçoit chaque finisher. Il me remet comme à tous mon bonnet de finisher. Discute un peu…. Vraiment super sympa…. Derrière, autre grosse surprise… un magnifique buffet nous attend : sandwiches, fruits frais, tartes, fruits secs, boissons… Moi qui commençait à avoir fin pendant la 2ème boucle…. Ravi…. Ils auraient du me le dire : cela m’aurait peut être donné des ailes 🙂 !
Je retrouve enfin Géraldine. Elle a apparemment apprécié sa journée et le spectacle…. Un retour au calme qui fait du bien…. Une petite douche…. Rangement du matos… Et on part prendre le buffet servi à la suite de la remise des prix. Enfin direction Rennes…. Ce sera ma chérie qui conduira… Superbe journée… et encore merçi à ma chérie de m’avoir accompagné pour cette grosse première.
Conclusion
Je suis réellement enchanté par le monde du Duathlon Longue Distance. Je sens réellement que c’est mon truc. J’ai pris vraiment plein de plaisir… Plus que ce que j’ai connu en vélo, car autour et durant la compétition, il n’y a pas le stress de la chute, le stress des départ rapides… Les courses à étapes en vélo restent pour moi des gros souvenir mais c’est réellement mêlé à de la grosse tension, il faut toujours faire attention… nerveusement c’est dur… Là… L’effort est énorme, avec le côté qui me fait peur en moins…. Risque de réorienter mes futures saisons ? On va voir… Je vais continuer à découvrir toutes ces disciplines…. mais je sais déjà qu’il y aura d’autres Longues Distances pour moi.
En tout cas, je suis super content de mes sensations, de mon temps et de ma forme actuelle. A voir si cela paye un peu pour le vélo… Le contenu de la suite ? On verra bien.
Je pense avoir une marge de progression. J’ai nettement eu du mal sur la transition, et donc en course à pied. Il faut dire qu’à cause de mon tendon men entrainement a été nul en Janvier et Février. Je n’ai pas donc pu m’entrainer sur les transitions et en cap. Il y a un mois je n’étais même pas certain de pouvoir participer… donc c’est un résultat très encourageant !
Classement
- Classement Final : 63ème sur 107 classés (141 partant) à 1h08:24 du premier
- CAP 1 (8,5 km) :
- Temps : 38min16 soit 4min30 / km
- Place 81.
- Vélo (96km) :
- Temps : 3h17:18 soit 29,19km/h
- Place Vélo : 28
- Nouveau Classement après vélo : 34 soit gain de +53 !!!
- CAP 2 (17km) :
- Temps : 1h39:46 soit 5min52 / km
- Place CAP 2 : 98 (boum… !)
- Nouveau Classement : 63 soit gain (euh perte) de – 29 !!!
ENORME !
Bravo!
Terrible cette montre qui chaque kilomètre, indique inexorablement un temps à la dérive.
Et la puissance de la tête, qui redonne des ailes pour les 200 derniers mètres, quand le physique est pourtant déjà complètement à bout…
Pas eu de petite larme d’émotion à l’arrivée ?
J’ai eu des larmes d’émotion mais pas à ce moment. C’était ça la plus bizarre !!! EN fait sur la fin de ma dernière boucle de vélo (descente sur gourin) j’ai commencé à avoir une petite émotion. J’ai vite essayé de ma calmer car il y avait encore ces 17 bornes à faire…. Et mes premières impressions à pied m’ont vite calmé :-)… Bref du coup l’émotion n’est pas revenu à la fin….
Braaaaavo !
Excellent récit, on s’y croirait ^^
Ca donnerait presque envie de s’y mettre
T’es un as !